monique01

À ma naissance,

 j'étais plutôt en avance selon la sage femme de l'époque;
 mais surtout pour ma mère qui avait tout fait pour ne pas
 m'attendre. Mais le sort en avait décidé autrement.
 J'étais là encombrante et déjà emmerdeuse ! ,,.
 
 Élevée par les uns et les autres, mon grand-père,
 ma grand-mère, mes tantes.
 À deux ans, les médecins décident de m'éloigner du coron.
 Je me retrouve pour sept années à faire un break 
 (même si c'était pas encore la mode) 
 à Berck-sur-Mer, Hôpital Calot, entourée de bonnes sœurs,
 Si mes souvenirs sont bons,
 elles n'appréciaient pas trop ma fantaisie.


 Un jour la vraie vie reprend: on me ramène au coron. La vraie vie, quoi !


monique02

  J'avais déjà 12 ans.
 J'apprends à lire, écrire, compter et, bien sûr,
 faire le clown en faisant rire toute la classe.
 
 A 15 ans je passe le certificat d'études avec succès.
 Les copines partent à l'usine; 
 mais, au désespoir de ma mère, 
 je n'avais pas le physique pour.
 
 Une fois de plus je m'exile 
 vers un centre de formation à Bayeux 
 (et les bonnes sœurs qui me poursuivent),
 puis Marmande où je décroche un CAP d'aide comptable.


 J'étais fière de moi !
 Le bureau du chômage
 (on l'appelait ainsi)
 se désespérait de me placer :
 Là j'avais le physique mais pas la tête de l'emploi.
 
 En 1971 à Sallaumines 
 se monte une formation collective 
 (le CUEEP, disaient les gens);
 l'affiche, pour présenter l'action, posait la question: 
 Pourquoi pas vous ?
 Je m'y suis inscrite.
 
 Alors toute ma vie a changé.
 J'ai été stagiaire puis formatrice en sténo-dactylo;
 c'était une seconde naissance !

monique et son rocker

 Je me retrouvais avec des hommes, des femmes 
 qui croyaient profondément à l'école de la 2ème chance. 
 C'était "la rencontre des hommes". 
 J'ai appris, appris, appris jusqu'à aujourd'hui j'apprends.
 
 J'étais dans un milieu où l'on vous prend pour ce que vous êtes.
 Tous ces universitaires étaient venus de Lille
 et ils s'étaient penchés sur le sort des gens sans formation qualifiante.
 Ils ont donné un sens à ma vie.
 
 Ils avaient cru en moi. Je me devais de transmettre ces valeurs-là.
 
 C'est cela que j'ai tenté de faire toutes ces années de ma vie professionnelle.
 
 Ils ont cru en moi,
 c'est pour cela que j'ai toujours cru en ceux que j'ai accompagnés dans toute "leur galère".
 Je crois aux hommes.

Je vous remercie d'être là aujourd'hui pour m'accompagner à tourner une autre page de ma vie.

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Monique, le 1er avril 2009
(images à venir)


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