Peuple et Culture dans la région Nord Pas-de-Calais

Commentaires

8 avr. 2009 18:15

J'ai été voir ce film volontairement sans trop d'aprioris.
J'avais vaguement entendu parlé de la polémique entre Philippe Lioret (le réalisateur) et Éric Besson (ministre de l'immigration) sans en connaitre exactement la teneur.
J'étais parti sur l'idée de voir une fiction (une histoire d'amour ?) qui parlait d'immigrés à Calais car je m'intéresse, en ce moment, au sort et à l'accueil de ces européens roumains en France.
J'y suis allé sans chercher à connaitre le réalisateur, le scénario ni même les acteurs. Et après vu rapidement la bande-annonce qui ne m'avait pas vraiment intéressé, loin de là...
Bref, j'y allais sans grande conviction.

Dès les premières images, je suis intrigué.
Tiens ce sont des kurdes, pas des afghans. Tiens y'a cet acteur-là (Vincent Lindon). Etc.
Et je fus, de suite, captivé. Entrainé par des images magnifiques mais pas prétentieuses. Une mise en scène et des jeux d'acteurs toutes en nuances et non-dits.
Et une histoire crue. Des scènes dures, mais ne comportant aucune de ces violences auxquelles le cinéma grand public nous a habitué. Une violence que même les enfants qui ont eu accès à la morbidité des Park Jurassic ou la mièvrerie des Beethoven et autres Dalmachiens devraient voir sans faire de cauchemars.
J'en suis ressorti ému et troublé.
Avec une impression étrange, une confusion, un choc. Fiction/réalité/imaginaire/vie réelle...

J'ai fini par regarder (et écouter) la vidéo du making off.
J'y ai retrouvé, en mots et en phrases, tout ce que j'avais ressenti durant la projection.
Et j'y ai appris beaucoup sur ce film, son réalisateur, ses acteurs et techniciens qui, tous, semblent avoir vécu tournages et préparations comme quelque chose d'unique, d'exceptionnel.
Et sur le cinéma aussi : "Quand c'est juste c'est forcément beau" (Philippe Dailland, Directeur photo)
Et j'ai vérfifié mes soupçons : "Ce qui se passe à Calais, c'est effrayant! ... Si les gens le voient à la télé dans un documentaire, ça fait partie des effluves télévisuelles et on banalise tout ça. Je pense qu'au cinéma, au sein d'une histoire, d'un truc qui te choque, te fait vibrer en tant que spectateur, t'en prends plus conscience" (Philippe Lioret)

Et entendu cette phrase de Philippe Lioret qui me semble tout résumer:
"Reconduction à la frontière : elle est où la frontière ?"

Bernard G.

23 mai 2009 15:56

A voir aussi

Wolcom To Calais Bernard G.